Voitures thermiques d’occasion en 2025 : un bon investissement avant les restrictions ?
Avec l’extension des zones à faibles émissions (ZFE) et des restrictions de circulation toujours plus strictes, acheter une voiture thermique d’occasion en 2025 est-il encore une bonne idée ? Alors que le marché évolue sous la pression des réglementations environnementales et des nouvelles tendances automobiles, la question mérite d’être posée. Tour d’horizon des opportunités, des risques et des alternatives à considérer avant de faire son choix.
Comprendre les restrictions de circulation en 2025
Les zones à faibles émissions (ZFE) et leurs impacts
Les zones à faibles émissions (ZFE) sont des territoires dans lesquels la circulation de certains véhicules est restreinte afin de lutter contre la pollution atmosphérique. Les véhicules y circulant doivent disposer d’une vignette Crit’Air attestant qu’ils ont l’autorisation de circuler.
En 2024, la France comptait 12 ZFE. Désormais, en 2025, l’Hexagone compte une quarantaine de ZFE, dont une majorité de territoires en vigilance qui interdisent la circulation de véhicules non classés (voitures essence et diesel jusqu’en 1996).
Cette expansion s’inscrit dans la continuité de la loi Climat et Résilience de 2021. Cette loi impose la création de ZFE dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants où la qualité de l’air dépasse les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.
Si ces ZFE ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie et donc la santé des habitants en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, de l’autre, cela impacte de nombreux automobilistes puisque leur véhicule ne sera plus autorisé à circuler dans ces zones.
Crit’Air : quelles voitures seront interdites ?
Comme indiqué précédemment, la majorité des nouvelles ZFE en place en 2025 excluent les véhicules non classés. C’est-à-dire les voitures essence et diesel immatriculées jusqu’en 1996.
Mais dans certaines agglomérations, cela va encore plus loin. Ainsi, à Marseille-Aix-en-Provence, Nice, Strasbourg, Rouen, Reims et Toulouse sont interdits également les véhicules classés Crit’Air 4 et 5, c’est-à-dire les voitures diesel immatriculées de 2001 à 2005 (Crit’Air 4) et de 1997 à 2000 (Crit’Air 5). Dans ces agglomérations, seuls les véhicules Crit’Air vert, 1, 2 et 3 sont autorisés à circuler en 2025.
Enfin, à Paris, Lyon, Montpellier et Grenoble, seuls les véhicules Crit’Air vert, 1 et 2 sont autorisés à circuler en 2025. Ainsi, cela signifie que les Crit’Air 3, soit les véhicules diesel immatriculés de 2006 à 2010, et les véhicules essence de 1997 à 2005, ne sont plus autorisés dans ces ZFE.
Acheter une voiture thermique d’occasion : opportunité ou risque ?
Évolution du marché des voitures d'occasion
S’il est encore loin des niveaux d’avant-Covid, le marché de l’occasion poursuit sa progression ces dernières années. Ainsi, en 2024, il a augmenté de 3 % par rapport à 2023, avec 5 398 335 immatriculations. Tandis que l’an passé, le marché du neuf a connu un recul de 3,2 %.
Sur ce marché de l’occasion, le roi reste le diesel qui représentait encore, l’an passé, 46,9 % des ventes. Devant les modèles essence (environ 41 % de parts de marché). Celui-ci est tout de même en perte de vitesse à cause des restrictions de circulation et l’augmentation des exigences environnementales. De leur côté, les modèles électrifiés (hybrides, hybrides rechargeables et électriques) ont vu leurs immatriculations bondir en 2024 (+ 54 %), pour atteindre une part de marché de 11,8 %. Cette tendance s’explique par une prise de conscience environnementale croissante et par l’évolution des normes réglementaires.
Facteurs à prendre en compte avant d'investir
Comme pour un modèle neuf, avant de se lancer dans l’achat d’un véhicule d’occasion, il y a plusieurs éléments à prendre en compte, qui sont souvent personnels et économiques. On peut citer le prix, l’usage prévu, la consommation, les coûts d’entretien, l’impact environnemental. Ou encore, tout simplement, le type de véhicule.
En général, les voitures à essence sont moins chères à l’achat que les diesels. Mais à la pompe, le gazole reste moins cher que le sans-plomb. Et les diesels consomment également moins que les essences si vous en faites bon usage. Ainsi, concernant les habitudes de conduite, une voiture essence est recommandée pour une utilisation principalement urbaine, avec des trajets courts et fréquents. En revanche, si vous effectuez de longs trajets ou des déplacements routiers réguliers, un véhicule diesel sera plus approprié.
Enfin, l’impact environnemental est une préoccupation majeure aujourd’hui. Ainsi, en fonction de votre lieu d’habitation, et si vous êtes, par exemple, au cœur d’une zone à faibles émissions (ZFE), il faudra peut-être privilégier une voiture essence plutôt qu’une diesel.
Quelles alternatives aux voitures thermiques ?
L'essor des voitures électriques et hybrides
Ces dernières années, le marché de l’occasion évolue avec l’arrivée de nouvelles normes européennes environnementales plus strictes. On voit donc se développer des offres concernant des modèles hybrides, simples ou rechargeables, et électriques.
Concernant les hybrides, qui combinent un moteur thermique et un moteur électrique, leur succès croissant n’est pas surprenant puisqu’ils offrent une solution intéressante pour réduire la consommation de carburant et les émissions polluantes. Et ce, tout en conservant une autonomie importante.
Mais ce n’est pas tout. De leur côté, les voitures électriques, tandis que les infrastructures de recharge se développent partout sur le territoire, et que les technologies évoluent, deviennent une alternative de plus en plus crédible. En effet, elles disposent de plusieurs avantages, comme proposer une mobilité zéro émission, le tout pour un coût d’utilisation réduit. Cependant, l’autonomie et le temps de recharge peuvent être des freins pour certains automobilistes.
Aides et primes pour le changement de véhicule
La principale aide connue à l’achat d’un véhicule hybride ou électrique d’occasion est la prime à la conversion. Malheureusement, ce coup de pouce a été supprimé en fin d’année 2024. Désormais, en 2025, hormis quelques aides locales au compte-goutte, qui dépendent du bon vouloir de certaines régions ou métropoles, il n’existe plus d’avantage financier pour l’achat d’un véhicule d’occasion dit « propre ».
Perspectives d’avenir : que deviendront les voitures thermiques ?
Revente et décote des véhicules thermiques
Pour le moment, sur le marché de l’occasion, les véhicules thermiques ne semblent pas décoter plus vite malgré l’arrivée de modèles moins polluants et plus vertueux. Concernant le diesel, ces dernières années, il y a une diminution de sa valeur à la revente due à diverses raisons. On peut citer notamment les restrictions de circulation de plus en plus importantes, les normes environnementales plus strictes. Mais aussi la saturation du marché de l’occasion. De leur côté, les modèles essence d’occasion ont vu leur valeur de revente légèrement augmenter depuis le Covid. Évidemment, cela risque d’évoluer dans les années à venir.
L’impact des nouvelles réglementations européennes
Ainsi, la fin des ventes de voitures thermiques neuves prévue pour 2035 au sein de l’Union européenne devrait avoir des répercussions. D’abord, les anciennes voitures thermiques pourront continuer à circuler, et continuer de changer de main sur le marché de l’occasion. De plus, si on considère qu’une voiture dure 15 ans en moyenne, on devrait voir circuler des véhicules thermiques jusqu’en 2050 au moins. En tout cas aux endroits autorisés, puisque, au-delà, ces mesures européennes, les restrictions en France comme les ZFE auront un impact.
En tout cas, selon plusieurs responsables de la filière automobile en France, il est évident que tous les Français ne pourront pas acquérir de véhicule électrique, surtout si les prix restent trop élevés. Mais, d’un autre côté, au fur et à mesure que l’on approche de 2035, la valeur des voitures thermiques pourrait aussi connaître une décote. Surtout si en France, les plus anciennes d’entre elles continuaient d’être exclues dans les plus ou moins grandes agglomérations.